Si l’on se place dans le temps long de la recherche, la littérature scientifique sur la smart city ne fait encore qu’émerger. Selon Silva-Morales (2017), elle a pris son essor dans les années 2010 au moment où l’Union européenne utilisait fréquemment ce terme pour désigner les perspectives de développement de l’espace urbain.
10 ans après, existe-t-il un consensus scientifique autour de la notion de smart city ? Sa définition est-elle suffisamment claire et son périmètre précisément délimité pour qu’on puisse l’étudier rigoureusement ?
Non, il n’existe aucune définition établie. Il règne un flou autour de cette notion qui s’insinue partout sans désigner aucun espace ni aucun acteur en particulier. Mais alors, comment l’étudier ?
Pour la saisir, il faut acter son caractère dynamique et changeant. En ce sens, Dameri (2017) propose de définir la smart city comme une notion ombrelle, c’est à dire :
Une notion à géométrie variable configurée ad hoc selon les dimensions mobilisées prioritairement dans un territoire
Dameri (2017, p.7)
D’une certaine manière, cette définition sous-entend qu’aucune définition de la smart city prêt-à-porter n’existe et qu’il revient à chaque territoire de construire la sienne. Aussi pouvons-nous nous attendre à voir cette notion s’étendre à l’avenir, comme une ombrelle qui se déploie, et avec elle la pluralité de ses formes. La figure ci-dessous montre les différentes formes recensées en 2017.

Source : Silva-Morales (2017)
Si l’on voit se dessiner une définition de la smart city, celle-ci laisse entrevoir une difficulté scientifique significative : comment étudier un objet dont la forme évolue significativement et rapidement ? quelle méthodologie pour approcher un objet de recherche aux contours changeants et aux frontières mal définies ?
Cette difficulté a fait l’objet de certaines parties de la thèse qui alimente ce blog et dont nous publierons des extraits.
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